Le force du Toucher
Qui dit toucher dit contact, c’est-à-dire la relation avec ce qui est à l’extérieur de nous, par exemple le sol sous nos pieds.
Pour les êtres humains comme pour les animaux, le toucher a une importance vitale. II apporte la chaleur, le bien-être et le plaisir.
Ashley Montagu cite cette définition tirée du Dictionnaire de la langue russe :
« En réalité, les cinq sens peuvent se réduire à un seul : le toucher.
La langue et le palais sentent la nourriture ; l’oreille perçoit les ondes sonores ; le nez,
les émanations ; les yeux, les rayons lumineux ».
C’est le premier de nos sens à se développer. Le toucher est le « père des autres sens » dans l’évolution de la sensation. Il est celui qui existe en premier chez l’embryon. Il se développe dès la sixième semaine et toute notre expérience fœtale est fortement tactile.
Des 5 sens, seul le toucher implique l’entièreté du corps. Les autres sont exclusivement localisées dans leur organe et cet organe se situe dans la tête. Notre sens du toucher s’exerce presque partout à un degré ou à un autre. De plus, il intervient dans une série d’autres paramètres comme la perception du chaud et du froid, les sensations de démangeaisons, de chatouilles, les divers degrés de pressions, ou encore dans la perception de la douleur ou du plaisir. Il y a donc une variété importante de sensations de toucher qui peuvent se combiner.
La peau : l’organe du toucher
La peau est un organe sensoriel, par définition richement innervé, qui assure le sens du tact. Par l’intermédiaire de la peau qui enveloppe tout le corps, c’est tout le corps qui peut toucher. La peau est une enveloppe extrêmement sensible qui met le corps en contact avec l’extérieur. Située à l’interface entre le monde extérieur et le milieu intérieur, la peau joue un rôle de barrière mais est également, avec une surface approximative de 2m carrés chez l’adulte, le plus étendu des organes sensoriels.
La peau est donc l’organe le plus ancien, le plus sensible et le plus étendu de notre corps. Elle recouvre et protège entièrement notre corps. Sans peau, nous ne pourrions pas survivre.
En tant qu’organe du toucher, la peau est cruciale pour percevoir et traiter la signification de divers stimuli tactiles. Grâce à la peau, nous pouvons sentir et reconnaître ce que l’on touche.
Le toucher se définit comme la stimulation de la peau par des stimuli thermiques, mécaniques, chimiques ou électriques. Tous ces stimuli suscitent dans la peau des modifications d’où proviennent les sensations comme la pression, la température, la douleur et la vibration.
Si nous ne possédions pas le sens du toucher, nous ne pourrions pas nous mouvoir dans notre environnement. Le fait d’apprendre si un objet est rêche ou doux, froid ou chaud, est crucial pour éviter les éraflures et les brûlures. En outre, sans la sensation de toucher et le plaisir du contact peau à peau, les sensations que nous procurent le contact de tissus doux ou les caresses des animaux n’existeraient pas.
L’importance du toucher dès l’enfance
Le premier apport sensoriel dans notre vie nous vient du toucher alors que nous sommes encore dans le ventre maternel. Le toucher est le premier moyen d’explorer le monde pendant la prime enfance et l’enfance, voire dans la vieillesse.
Quand nous sommes bébés, c’est d’abord à travers notre expérience tactile que nous découvrons le monde. Les caresses de nos parents sont capitales pour notre croissance. Tant que notre besoin de toucher et d’être touché est satisfait nous grandissons sainement. Mais lorsqu’il est inhibé, notre développement risque d’en souffrir.
Les caresses de notre petite enfance nous aident à construire une image positive de nous-même. Elles nourrissent également en nous le sentiment d’être acceptés et aimés.
Des expériences sur des bébés primates ont révélé combien le contact physique avec une mère chaleureuse et attentive est essentiel et à l’inverse combien sa carence peut freiner le développement physique et émotionnel. Le toucher permet de développer notre sans de la réalité.
Dans notre société, la privation du contact d’autrui est une punition. Si on nous empêche de toucher ou d’être touchés, nous nous sentons douloureusement seuls et angoissés.
A travers la preuve tangible du corps de ses parents dans les soins et les massages qu’ils lui prodiguent
l’enfant va prendre conscience de son propre corps, ce sera son premier rapport aux choses extérieures.
Il apparaît donc que la stimulation tactile et le contact physique avec l’environnement sont une nourriture aussi vitale que les protéines. Le contact de la main, le contact peau à peau, l’expérience tactile de l’objet, les sentiments issus de ces rencontres , tout cela est capital dans la petite enfance.
La réciprocité
Le toucher est notre sens le plus social. Contrairement à la vue, à l’ouie, à l’odorat et au goût, qui peuvent s’exercer quand on est seul, le toucher implique une interaction avec quelqu’un d’autre.
Le toucher est un sens obligeant la réciprocité, à chaque fois que je touche quelqu’un, il y a une part de moi-même qui est touchée par cette personne ! Nous ne pouvons pas être à distance dans l’expérience tactile.
Cette dimension de réciprocité est à la base de la conscience corporelle et de la conscience d’existence. En effet, au début de sa vie le nourrisson a une sensation extrêmement vague de sa surface corporelle et de la place qu’il occupe dans l’espace…et ce jusqu’au 1er toucher…car à ce moment, au contact, aussitôt 2 informations l’assaillent :
– une information au sujet de ce qui le touche, apportée par le sens
– une information sur son propre corps apportée par l’interaction avec ce qui le touche
C’est avec ces multiples expériences que nous avons pu nous rendre compte : que nous sommes plus solide que l’eau- plus lourd qu’une plume, plus chaud que la glace- plus doux que l’acier…
Le langage du toucher
Le toucher est donc un langage que nous employons tous pour exprimer nos sentiments. Nous l’utilisons pour montrer aux autres que nous les aimons ou que nous les apprécions.
Nos mains se posent spontanément sur les bosses ou le ventre d’un enfant qui souffre ou sur les fronts fiévreux ou migraineux. En serrant la main, en étreignant, en caressant, nous témoignons de notre sympathie et de notre compréhension, nous rassurons.
Seuls et souffrants, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes. Nous prenons nos têtes malades dans nos mains. Nous massons inconsciemment nos membres douloureux.
Le langage humain a tellement perçu l’importance du toucher dans la communication qu’on retrouve dans de nombreuses expressions populaires des termes qui concernent « le toucher » :
« Entrer dans la peau d’un personnage », « Faire la peau à quelqu’un », « Caresser dans le sens du poil », « Avoir la main heureuse », « C’est une peau de vache », « nos maisons se touchent », « j’ai touché mon salaire », « tes rires me touchent », j’ai pris contact avec » …
Le rôle du massage bien-être
Comme je l’ai déjà expliqué dans d’autres articles, le massage bien-être est un massage de relaxation. Se faire masser, c’est se faire toucher, physiologiquement mais aussi psychologiquement. Le massage est le moment de détente par excellence.
Effleurer, toucher, caresser certaines parties de la peau, libère des hormones extrêmement décontractantes, stimulantes ou euphorisantes qui apportent équilibre, santé, et plaisir.
Ainsi ces endorphines (hormones) provoquent une sensation de bonheur. Elles accentuent l’envie d’agir, augmentent la joie de vivre et aiguisent la perception des sensations. Le massage participe donc à une meilleure connaissance de soi.
Comme pour l’exercice physique nous avons tous besoin de notre dose quotidienne de toucher.
Le massage est donc une bonne solution pour avoir sa dose ! Alors à vous de jouer, n’ayez pas peur et lancez vous. Rappelez vous bien que le massage fait autant de bien au massé qu’au masseur alors pourquoi s’en priver ?!
One response
[…] Le sens du toucher est le premier sens à se développer chez l’embryon humain. Le simple fait de toucher un bébé va permettre de le stimuler puisque la peau est un organe sensoriel. En effet, le « toucher » va entraîner chez le bébé, des réactions qui s’apparentent à une émotion grâce à une stimulation neurosensorielle. De plus, le « toucher » va également permettre la sécrétion de nombreuses hormones tel que l’ocytocine (hormone de « l’attachement »). […]